Sweet sugar, histoire de bonbons
Bonbon est un terme français, repéré aux alentours du 17e siècle. Il est issu de la répétition du mot “bon”, tout simplement. Le mot signifie “confiserie sucrée”. Tout un chacun en a déjà mangé et finit par y revenir pour son plus grand plaisir. À la veille d’Halloween, on se penche sur le petit monde des sucreries. L’objectif : en savoir plus.
Les premiers « bonbons »
Avant de parler de bonbons, il est bon de parler de sucre, car avant qu’existe la confiserie, il y avait simplement le sucre à l’état brut, sous toute sorte de forme. La plus évidente est sans doute le miel, qui a traversé les âges. Au départ ruches sauvages puis domestiquées, le miel est l’une des premières sucreries consommées par les humains.
Autre source de sucre brute, la canne à sucre. Ce sont les Mésopotamiens qui ont les premiers, ramené plus proche de nous “la canne qui donne du miel sans l’aide des abeilles”. Ceux-ci se mettent à la cultiver autour du 6e siècle avant J.-C.-. Cela arrive après l’avoir ramené de leur conquête en Inde, où elle pousse (comme en Chine) depuis au moins 8000 ans. Par la suite, au 4e siècle avant J-.C.- c’est Alexandre Le Grand, lorsqu’il devient roi de Perse. Il l’exporte sur tout le pourtour de la Méditerranée. Enfin, au 12e siècle les Croisés la ramène en Europe.
Pendant longtemps, les éléments sucrés comme le miel ou la canne à sucre gardent une certaine étiquette médicale. Elles figuraient en effet dans la liste des remèdes possibles. Elles coûtent extrêmement cher et sont rares. Elles ne sont d’ailleurs distribuées et commercialisées que par les apothicaires, autrement dit les fabricants de remèdes. Il faut attendre le 15e ou le 16e siècle pour que la confiserie et les confiseurs deviennent un secteur à part entière, reconnu comme tel. Pour autant, les confiseries ne sont pas encore accessibles à tous. Étant donné le prix exorbitant des matières sucrées, ces mets sont réservés à ceux qui peuvent se l’offrir. Autrement dit, l’élite. Ce n’est qu’au 19e siècle que les sucreries deviennent facilement accessibles pour tout un chacun, grâce à l’extraction du sucre de la betterave.
Les bonbons modernes
Ceux qu’on appel les « bonbons modernes » sont ceux issus de la démocratisation des confiseries, lorsque celles-ci sont devenues accessibles à toutes les bourses. On peut les départager en deux catégories, les artisanaux, comme les calissons ou les nougats, dans lesquels on va aussi retrouver toutes les confiseries d’antan. En parallèle, il y a les industriels, comme les fraises tagada ou les grenouilles en gélatine. Eux contiennent des composés de synthèse, ce qui est rare, mais pas impossible avec les artisanaux.
Les bonbons artisanaux
Les bonbons dit artisanaux, regroupent toutes les confiseries faites à la main ou en petites quantités. Souvent, les artisans qui le revendiquent, adjoignent à cette démarche manuelle, celle du choix des produits à haute valeur ajoutée et de haute qualité. Il tiennent aussi à une juste rémunération de l’emploi et défendent des traditions et des savoir-faire patrimoniaux. Il existe en effet beaucoup de sucreries liées à des villes ou des régions. Ici, c’est la qualité ainsi que la démarche qui compte, pas la productivité. Concernant le prix, les bonbons et confiseries sont en moyenne plus de 4 à 10 fois plus chers que les industriels.
Les bonbons industriels
À l’inverse de leurs homologues artisanaux, ici c’est la quantité qui prime avant tout. D’où l’usage de composés de synthèse, pour faire baisser le prix et permettre d’avoir beaucoup de bonbons, à bas coût de revient et vendu à petits prix. Dans la liste de ces composés synthétiques, on retrouve par exemple les arômes artificiels, l’acide citrique, le dioxyde de titane, et bien d’autres. Ces composés sont créés en laboratoire, plutôt que prélevés dans des végétaux ou des éléments d’origine animale. Ils apportent aux bonbons des textures et des goûts, pour ne citer que ces deux points. Ils sont moins chers à obtenir en grande quantité.
C’est aussi vrai pour les bonbons dits mous, comme les chewing-gums ou par exemple les nounours en gélatine. Autrefois, l’élasticité de ces friandises était obtenue avec des gommes d’origine végétale ou du collagène d’origine animale. Ce sont des produits coûteux et plus laborieux à obtenir, comparés aux dérivés du pétrole. Car oui, une grosse partie des composés synthétiques sont élaborés avec des éléments issus du raffinage de l’or noir. Officiellement, ces substances ne sont pas nocives pour la santé, car elles sont très réglementées, notamment pour garantir l’absence de toxicité.
Pourquoi, c’est si bon ?
Pour commencer, si les bonbons sont appréciés, c’est avant tout pour le sucre qu’ils contiennent et la saveur qui y est liée. Une part de nous est irrésistiblement attirée par eux, et ce n’est pas pour rien. Toutefois, ne nous faites pas dire ce qu’on n’a pas dit : vous êtes maître de vos choix. Consommer vos bonbons en conscience et avec modération.
Pour autant que se passe-t-il avec le sucre ? Pourquoi en raffole-t-on ? Tout se passe dans notre cerveau. Du point de vue chimique, le fait de consommer du sucre libère de la dopamine, l’hormone du plaisir, dans notre cerveau. On accède donc instantanément à une sensation réconfortante en consommant. Cela vient en grande partie du fait que notre cerveau a obtenu la forme et fonctionnement qu’il a aujourd’hui, il y a plusieurs milliers d’années. À l’époque, pour nos ancêtres, sucre et graisse étaient rares et précieux.
Notre appétence pour ces deux éléments est un héritage de ce lointain passé. Dès que ceux-ci étaient accessibles, il valait mieux en consommer pour une question de survie alimentaire. À notre ère moderne, sucres et graisse sont en abondance dans notre alimentation occidentale. Cependant, notre corps, et plus particulièrement notre cerveau, ont gardé leur fonctionnement d’antan. Aussi, nous sommes programmés pour être attirés par le sucre et la graisse. Cela nous pousse à en consommer. En cas de surconsommation, nous stockons ces éléments, ce qui n’a rien d’anodin et a des conséquences pour notre santé.
Et la santé ?
Si on observe des disparités entre bonbons industriels et artisanaux, les deux peuvent causer des problèmes à cause de leur grande quantité de sucre. Les sucreries contenant des composés ou additifs de synthèse sont plus à même d’être source de maladies ou de problèmes de santé en général. Le choix des matières premières compte et le procédé de fabrication joue aussi un rôle. La haute vitesse de production et la haute intensité de fabrication, ont pour conséquence de rendre les bonbons qu’ils créent, plus problématique en termes de santé.
Synthèse comparative santé*
| Dimension | Bonbons artisanaux | Bonbons industriels |
| Sucres | Naturels, souvent en plus faible proportion | Raffinés, en grande quantité ou teneur élevée |
| Additifs chimiques | Peu, voire absents | Nombreux (colorants, arômes, conservateurs) |
| Colorants | Naturels (végétaux, spiruline, curcuma) | Synthétiques |
| Effets connus | Impact limité à une consommation modérée | Risques accrus : troubles du comportement ou inflammatoires, obésité, hyperactivité, troubles digestifs, caries, diabète de type 2, troubles neurologiques, maladies cardiovasculaires, cancers. |
*attention, ce tableau ne prend pas en compte les bonbons dit sans sucres qui peuvent contenir des édulcorants.
Que retenir ?
Pour l’ensemble des confiseries existantes, ce que l’on peut retenir c’est qu’en consommés est tout fait permis. Parallèlement, on retiendra qu’il est préférable de consommer les bonbons en quantité limitée et de manière ponctuelle. Ainsi, il continueront de rimer avec plaisir, autant pour les papilles que la santé. Et quitte à choisir, autant prendre une sucrerie artisanale, ce qui veut dire qu’on peut aussi la faire soi-même. On s’entend bien : si vous souhaitez faire du caramel et que c’est la première fois, vous aurez peut-être quelques ratés au départ. Mais rien ne vaut la fierté et la satisfaction de faire soi-même ses bonbons.
Pour le reste, si vous souhaitez des alternatives peu coûteuses et moins riches en sucre, on vous propose de consulter la page de MAYbe Less Sugar, avec qui Swiss Food Academy avait collaboré dans une campagne cette année. Retrouvez-y une mine de renseignements et de bons plans pour une vie douce avec moins de sucre (lien ici : may be less sugar). Sur ce, on vous souhaite de passer de bonnes fêtes et de pouvoir profiter de quelques douceurs, en conscience et de manière raisonnable.
Gaelle Balestra
Assistante de communication
Bibliographie
Livre / Plantes à bonbons / éditions Plume de carotte – https://www.babelio.com/livres/Schall-Plantes-a-bonbons/267600
Article de blog / histoire du bonbon / terre de bonbons .com / 2020 – https://terresdebonbons.com/histoire-du-bonbon
Podcast / la gourmande histoire des bonbons / Histoire d’encre / 14 janv 2025 – https://www.youtube.com/watch?v=NCH1NGmzjOY
Vidéo / Jamy Gourmand – les bonbons colle aux dents – https://www.youtube.com/watch?v=e7FL2PNTUsw
Vidéo / C’est pas sorcier (anciens) – https://www.youtube.com/watch?v=FNvKshhLE1o
Vidéo / Jamy gourmand – Pourquoi le miel ne périme pas ? – https://www.youtube.com/watch?v=nqwCi1xc9Tg
Article / The Conversation – Comment le bonbon est-il devenu un symbole de la gourmandise enfantine ? / mais 2021 / Michel Manson – https://theconversation.com/comment-le-bonbon-est-il-devenu-un-symbole-de-la-gourmandise-enfantine-159376
Article / Brut. Tv – Quelle est la véritable histoire d’Halloween ? / octobre 2024 – https://www.brut.media/fr/articles/international/actualite-europeenne/quelle-est-la-veritable-histoire-dhalloween
Wikipédia / Halloween – https://fr.wikipedia.org/wiki/Halloween
Article / National Géographic – Des bondons ou un sort ? Comment la chasse aux bonbons est devenue une tradition d’Halloween / octobre 2022 – https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2022/10/des-bonbons-ou-un-sort-comment-la-chasse-aux-bonbons-est-devenue-une-tradition-dhalloween
Podcats / Radio Canada – l’histoire de l’Halloween / octobre 2021/ podcast 15 min – https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/le-cafe-show/segments/chronique/376283/origine-costume-peur-bonbons
Article / Le Monde / Le bonbon, rituel adulte / mai 2006 – https://www.lemonde.fr/vous/article/2006/05/30/le-bonbon-rituel-adulte_777739_3238.html
Dossier à multiples métrage / Les bonbons, c’est si bon / RTS / dates diverses – https://www.rts.ch/archives/dossiers/11791664-les-bonbons-cest-si-bon.html
Vidéo Arte – Notre cerveau et la nourriture / avril 2025 – https://www.youtube.com/watch?v=URd1FVb3j1E&t=488s
