Manger du thon en connaissance de cause et en bonne conscience…

Le thon en boîte qui est un produit de grande consommation, c’est le produit de la mer le plus consommé au monde. Le thon représente la première pêche mondiale. Le chiffre d’affaires mondial du thon est de 7 milliards d’euros par an.
Près de 2 thons sur 3 sont surpêchés ou en voie de l’être. 95% du thon pêché dans le monde finissent dans les conserveries.
Lors de vos achats, si vous optez pour un thon labellisé MSC ou encore mieux avec un double label : local et MSC, vous soutenez les 3 facteurs de durabilité:

• La zone de pêche du thon

• La méthode de pêche

• Le trajet du bateau à l’assiette.

Différentes espèces de thon:

• Le listao (Katsuwonus pelamis), appelé également « bonite à ventre rayé », est l’espèce la plus capturée (2,36 millions de tonnes par an) et la reine des boîtes de conserve.

• L’albacore (Thunnus albacares) ou « thon jaune » arrive en deuxième position, avec plus de 1 million de tonnes capturées chaque année. Il peut peser plus de 200 kg et mesurer plus de 2 m. C’est ce thon qui est utilisé pour les conserveries et en consommation crue.

• Le patudo ou thon obèse (Thunnus obesus) est pêché dans les mêmes zones que l’albacore. Malgré son nom, ce poisson, reconnaissable à ses gros yeux, ne pèse pas plus de 100 kg. Principalement commercialisé sous forme de conserve, il commence à apparaître en poissonnerie.

• Le germon (Thunnus alalunga) pèse jusqu’à 50 kg, voire 80 kg. Il se pêche dans les eaux tropicales et dans le golfe de Gascogne. La majorité de la production est destinée à la conserve, dommage car sa chair teintée de rose est délicieuse. Une partie de la pêche arrive sur les étals des poissonniers en été. Profitez-en !

• Le thon rouge (Thunnus thynnus) vit dans les mers tempérées et subtropicales, mais 80 % des captures se font en Méditerranée. Après la très forte surexploitation des stocks au début des années 90, la réduction des TAC (totaux admissibles de capture) et les mesures renforcées de contrôle ont permis une inversion de la courbe du déclin. L’état du stock devrait atteindre à nouveau un niveau durable en 2020. Mieux vaut toutefois le consommer avec modération.

Méthodes de pêche:

• Pêche non certifiée:

La technique de pêche qui pose problème est celle du “dispositif de concentration des poissons” qui consiste à localiser des bans de poissons à l’aide d’une balise GPS et d’un sonar sur un objet flottant puis de capturer les poissons avec un filet circulaire autour de celui-ci faisant jusqu’à 2 Km de long. Ils remontent ensuite tout ce qui est pris dans le filet, notamment des requins, des raies et des tortues qui sont des espèces menacées. Les thons peuvent se débattre et on retrouvera des hématomes dans la chair. Ces thons ne font pas objet d’inspection individuelle et il peuvent présenter des parasites (anisakis ou Cymothoa exigua) . Parfois des baleines ont aussi été prises dans les filets, ces poissons sont souvent remis à la mer blessés ou morts. Le DTP (dispositif de concentration des poissons) n’est pas une technique réglementée, il n’y a pas de limites de pêche dans certains endroits, notamment dans les tropiques. Les chalutiers pouvant aller jusque 70 mètres de long peuvent pêcher 1 000 tonnes de thon par sortie.
  
• Pêche certifiée MSC – Marine Stewardship Council:
  
Des artisans pêcheurs pratiquent la chasse aux thons avec des bateaux de 20 mètres et un équipage de 5 hommes. Il pratiquent la pêche pélagique, c’est-à-dire avec un filet tiré par 2 bateaux, ils respectent les quotas et sont rigoureusement surveillés. Ils pêchent environ 350 tonnes par an.
MSC garantit que les méthodes de pêche utilisées permettent un renouvellement des stocks marins. Les quotas sont fixés sur la base de recommandations scientifiques. Les répercussions de l’activité halieutique sur l’environnement marin doivent être réduites au maximum. Les exigences concernant le système de gestion de la pêche et de la collecte des données sont strictes. Grâce aux structures, à la gestion de qualité et à l’intégration des parties prenantes, le label obtient également de bonnes notes en matière de processus et de contrôles. Il manque en revanche d’exigences concernant les conditions de travail sociales.
   

• Pêche à la ligne, la plus durable:

 

Fort heureusement, il existe encore des pêcheurs qui pêchent le thon à la ligne. Cette technique, couteuse en main d’œuvre, est la plus durable car elle préserve l’environnement, la qualité du poisson et aussi tout un tissu culturel social familial, liée à la pêche, entretien des bateaux,… . Cette pêche est dépendante des conditions climatiques, lunaires et des marées. La pêche à la ligne permet aussi de contrôler les aspects vétérinaires de chaque poisson, qui pourrait être infecté par des parasites.
Sous ce type de pêche, on retrouve bien souvent les labels locaux, type « bleu et jaune » de Bretagne.
Process de traitement du poisson:

Sur les gros chalutiers et en raison de l’éloignement des usines de traitement, le thon peut être congelé à -60 degrés, afin de préserver l’hémoglobine et la couleur rouge typique pour des consommations crues type sushi. Ce processus est très énergivore et dégrade les chaires du poisson.
A l’usage des conserveries, le thon peut être congelé à -20C sur les chalutiers et présentera une couleur brune avant cuisson.

Le thon frais pêché et traité le plus rapidement après sa pêche aura la meilleure qualité gustative.
Les pêcheurs bretons pêchent entre l’Espagne et l’Irlande principalement le thon germon, dit thon blanc. Du fait du manque de conserverie en France, 80% de leur pêche est exportée en Espagne. Dans une conserverie traditionnelle, ils travaillent le thon frais, à la main pour récolter les meilleurs morceaux de chair. En effet, dans le thon à la manière de la viande de boeuf, nous distinguons le cœur du filet (là ou on trouvera les grandes lamelles), qui représente environ 40% du thon, puis une partie moins noble environ 30% avec des nerfs, qui nécessitent un travail de coupe (comme à la boucherie) et une partie très riche en nerfs, qui doit être transformée fortement pour pouvoir être consommable. Autour des arêtes, lors du découpage il reste aussi des découpes fines, des miettes, qui peuvent aussi être valorisés comme co-produits (produit à base de poisson, par exemple).

La différence de prix entre deux boîtes de thon n’est parfois pas grande, surtout qu’il s’agit d’un produit relativement peu onéreux. En favorisant les produits labelisés MSC ou locaux, vous vous engagez à préserver toute une économie et à ne pas soutenir une pêche excessive, aussi dangereuse pour l’environnement que pour les conditions de travail des pêcheurs. Et du point de vu de la qualité du produit et du goût, cela fait une grande différence.

Bien sûr, en sources de protéines tout aussi intéressante, vous pouvez privilégier les produits locaux : œufs, charcuteries de porc…

Idée recette pour un apéro à l'accent typiquement breton:

Pour des riettes de thon, mélanger une mayonnaise maison, une goutte de vinaigre de cidre, des pommes de terre écrasées préalablement cuitent avec une gousse d’ail puis ajouter le thon.

Article écrit par Marie Fissier

Partagez nos contenus sans indiscrétion

Agenda

Nos publications

Notre méthode

Nous contacter

Nous trouver

Rue De Carouge 58
1205 Genève
076 579 67 78
022 558 06 56